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Quatre lecteurs de « Nord éclair » face à Nicola Sirkis
06/12/2009 22:25
Pourquoi avez-vous appelé votre dernier album « La République des Meteors » ? >> Ce titre est venu peu à peu lors de la conception de l'album. Je me promène toujours avec un carnet et j'avais noté que je voulais utiliser ces deux mots. Je suis d'abord attiré par la phonétique. Après, quand j'ai commencé à travailler sur le concept de l'album, j'ai vu cette pochette avec tous ces gens réunis, aussi bien connus qu'inconnus. C'était comme un panthéon personnel où se retrouvait ce qui est, finalement, la vie d'aujourd'hui : des gens qui font du bien, des gens qui font du mal, des générations entières de gens sacrifiés volontairement, involontairement. Nous sommes dans notre époque. 60 ans, ça paraît loin, mais c'est très proche. On est des météores, on passe très vite dans l'espace temps.
La guerre est très présente dans cet album. >> On a dit que c'était un album sur la guerre. Non, c'est un album sur l'histoire. Aujourd'hui, il y a toujours des négationnistes et les derniers témoins de ce qui s'est passé pendant la seconde guerre mondiale vont mourir. Qu'est-ce qui nous dit que dans 200 ans, les négationnistes n'auront pas gagné ? C'est possible, on peut tellement manipuler l'information. Regardez ce qui se passe actuellement avec la grippe A. Quand on écoute les informations, on a le choix, en gros, entre mourir parce que le vaccin peut comporter des risques et mourir parce que la grippe est dangereuse. L'information n'est pas adulte, c'est très inquiétant.
Quel message voulez-vous faire passer ? >> Cet album parle des générations sacrifiées, par les guerres essentiellement, mais aussi les maladies, les crises économiques et plein d'autres choses. S'il y a un message dans cet album, c'est qu'il est insupportable d'obéir à quelqu'un qui décide de son bureau : je vais envoyer 100.000 personnes là, elles vont crever mais je m'en fous. C'est un peu Le déserteur de Boris Vian. Quand je vois à quel point je suis mal dès que j'ai un chagrin d'amour ou que je ne peux pas voir ma fille, tous ces gens qui sont partis à l'abattoir par le voeu de deux personnes, et tout ce qu'elles ont dû subir physiquement et moralement est totalement insupportable.
Le problème est toujours d'actualité. >> Mais c'est le lot de beaucoup de déplacés économiques, qui ont tout dans le Nord et doivent partir dans le Sud pour trouver du travail par exemple. Comment vivre avec ça ? Cette absence de liberté est intolérable. Il ne faut pas toucher à la liberté... Quand on est jeune, les cérémonies d'anciens combattants, ça nous ennuie profondément. Mais quand on pense à ces gens... Je ne suis pas patriote, je n'ai pas envie de me battre pour un pays, mais il faut avoir conscience que l'Europe nous sauve de la guerre... Les images projetées lors du concert peuvent être très dures. >> Nous avons cherché des images d'archives inédites. Nous voulions montrer tous ces gens si jeunes, qui nous ressemblent, qui avaient parfois les mêmes aspirations que nous et qui se sont retrouvés amis, ennemis, victimes. Comment ces gens ont été manipulés. Ils étaient contents de partir à la guerre en 1914. C'est dans l'histoire qu'on apprend ça. C'était bien la seule matière dans laquelle j'étais bon à l'école... Ce concert, ce n'est pas un devoir de mémoire comme on me l'a un jour demandé, mais c'est peut-être une leçon d'histoire. C'est pas Las Vegas, on n'a ni un aigle ni des danseuses. On fait du rock. Et le rock laisse un espace de liberté incroyable. Et puis, j'avoue qu'il y a dans ces images un esthétisme que j'aime.
Retrouvera-t-on le même esprit lors du concert au Stade de France(en juin 2010, ndlr) ? >> Ce sera le concert Météor, mais démultiplié par la grandeur du lieu. Il y aura plus de morceaux, des invités. On va essayer de rendre le Stade de France intime. On sait qu'on est sur le fil. Il n'y aura pas de feu d'artifice mais, de toute évidence, il va se passer quelque chose. w
Commentaire de tallula (10/06/2014 17:31) :
Nicola écrit très bien les horreurs de cette guerre de 14/18, j'ai aussi lu
dans les livres, que les soldats partaient avec une fleur a leurs fusils,
MAIS ils ne savaient ce qu'ils le attendaient= un boucherie, entendu dans
"la lettre de Métal", les images vidéos sont choc, mais la guerre ce n'est
pas de la dentelle, il faut montrer la réalité, car ces soldats étaient
jeune, comme ceux/celle qui vont au S de F. Heinh oui, les burocrates
donnent des "ordres" mais ne vont jamais sur le terrain, même
actuellement!?
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Commentaire de coeurdorizon (28/07/2015 10:20) :
Très bon site ! Je le trouve très vivant, bien pensé en plus il a plutôt
belle gueule et les illustrations sont chouettes ! Je vous souhaite bonne
continuation et un bon courage pour la suite et la continuité de ce
magnifique site.
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