
A La Provence, à Marseille, le chanteur d'Indochine parle de sa carrière, du stade de France ou encore de sa relation au public.
Autour de Nicola Sirkis, de gauche à droite, Julien Mamari, Sabine Lelièvre, Eric Crouzet, Stéphanie Deque, Jean-Loup Thiant et Laure Gaillard. Tous ont pu converser avec le chanteur au cours d'un déjeuner à
Autour de Nicola Sirkis, de gauche à droite, Julien Mamari, Sabine Lelièvre, Eric Crouzet, Stéphanie Deque, Jean-Loup Thiant et Laure Gaillard. Tous ont pu converser avec le chanteur au cours d'un déjeuner à "La Provence". Un moment intense.
Photo Édouard Coulot
Deux heures d'échanges. Les six lecteurs qui ont participé, samedi au siège de La Provence, à un déjeuner avec Nicola Sirkis ont parlé de "moment intense", de "rencontre magique". Sélectionnés après un appel passé sur LaProvence.com, ils étaient six lecteurs de La Provence ou fidèles du site internet à goûter à cette aventure : Julien Mamari, 22 ans (Marseille), Sabine Lelièvre, 35 ans (venue de Stockholm en faisant un crochet par Embrun où vit sa mère!), Eric Crouzet, 27 ans (Marseille), Stéphanie Deque, 25 ans (Rennes), Jean-Loup Thiant, 50 ans (Marseille) et Laure Gaillard, 37 ans (Marseille). Tous étaient au concert de la veille, au Dôme à Marseille, quand Nicola et sa bande ont régné pendant près de 2h30 sur une foule de 8000 adeptes en extase.
Après un petit temps d'hésitation, les questions ont fusé et le déjeuner avec les lecteurs (une "première" pour Nicola) a gentiment glissé vers la "discussion informelle". Nicola Sirkis, agréable, (très beau), et détendu, n'a rien éludé.
Morceaux choisis de quelques-unes de ses réponses.
La première chanson
"C'était 'Dissidence politik'... Très vite, on a eu envie de mélanger les genres, s'amuser mais ne pas faire uniquement danser bêtement. Le groupe s'est formé en mai 81 et le premier concert a eu lieu en septembre. Ça se passait comme ça à l'époque..."
Les festivals 2010
"Pour après le Stade de France (NDLR le 26 juin 2010, concert qui affiche complet), les propositions arrivent. On va sûrement faire les Vieilles Charrues et une date dans le Sud Est, peut-être les arènes de Nîmes. On avait fait ça avec Placebo il y a neuf ans et c'était très intéressant. On songe aussi à rajouter des dates sur Paris. Il a été question à un moment de rajouter un Stade de France... Ce concert du 26 juin, on va tout faire pour qu'il soit exceptionnel, incroyable. Pour recevoir 80 000 personnes, il faut travailler parce que ce n'est pas un endroit pour un concert à la base. Mais quand on a fait Bercy la première fois, je ne pensais pas qu'on pouvait rendre le concert intime, que c'était impossible. Le Stade de France est un bel outil, il faut juste espérer qu'il ne pleuve pas... Il y aura deux scènes, on est en train de travailler sur la maquette en ce moment."
Le public
"Aller à un concert, je sais ce que c'est. Il faut attendre, ce n'est pas très confortable. Souvent je me dis 'le public paye pour me voir' et je trouve ça fou ! J'ai du respect pour ce public. D'ailleurs si j'ai voulu faire le Stade de France , c'est pour lui. Quand j'ai vu, pendant la tournée Alice & June, comment il s'était régénéré. Je me suis dit ce 'putain de public' mérite que le groupe passe dans un tel endroit."
Le groupe
"J'ai eu envie de continuer le groupe car je trouvais que c'était injuste ce qui s'était passé pour Indochine à la fin des années 80 et dans les années 90. Sur les tournées, bien sûr, on voit revenir les anciens fans mais ce n'est pas du tout dans un esprit "retour aux années 80 et RFM Party". On a souvent dit que j'écrivais toujours la même chanson mais de mon côté, j'ai toujours été surpris de voir que ce que j'écrivais à 20 ans, 30 ans, 40 ans, touchait les gens. Dans mes chansons, je parle plutôt des autres que de moi..."
La chanson "3e sexe"
"C'est une chanson qui est toujours d'actualité. Quand je l'ai écrite, je n'avais aucune prétention, c'était juste un texte sur la tolérance vis-à-vis de toutes les formes de différence. La maison de disques n'en voulait pas, on a insisté pour qu'elle soit sur l'album. Et depuis, il n'y a pas une semaine sans qu'un couple de lesbiennes ou de gays me remercient par rapport à cette chanson. On s'est toujours positionné, même si nous ne sommes pas homos, pour le mariage homo, en faveur de l'adoption pour les couples gays. Ce n'était pas mon but initial mais je suis content si cette chanson change les choses. Le rock change souvent les choses! Je pense qu'on évolue dans le bon sens. Il se passe des choses incroyables, il y a un an par exemple, un peuple suffisant comme les Américains élisait un Noir à la Maison Blanche."
Le Japon
"J'ai une grande attirance pour ce pays, j'y suis allé deux fois. J'y ai rencontré la dernière fois des filles incroyables qui font des mangas. Un album pourrait sortir au Japon... Mais je suis heureux de ne pas être connu là-bas, ça me donne la possibilité de m'y promener librement".
Impôts
"On a un gouvernement qui nous parle d'identité nationale et les trois quarts des amis de ce gouvernement sont des exilés fiscaux. Je suis extrêmement choqué par les artistes qui décident de vivre en Suisse. C'est voler l'argent des pauvres, de ceux qui, eux, payent leurs impôts"
La publicité
"La publicité, le sponsoring par des marques, on refuse tout. Pourtant, vu le prix des places (NDLR 35 euros maxi), ce serait utile pour financer des trucs. Au Stade de France, on est obligé de faire avec les pubs qui sont à l'intérieur du stade. Il y a aussi 3000 places sur lesquelles on n'a pas le contrôle. Mais on va tout faire pour en récupérer pour le public. Je voulais fonctionner avec un tarif unique mais ce n'est pas possible pour des questions techniques, il faut pouvoir canaliser les gens et gérer les espaces".
Le meteor tour
"Je suis content que le concept de ce concert marche bien: le fait de faire descendre cinq écrans donne l'impression au public de rentrer dans la scène. Techniquement, il y a des projecteurs partout qui diffusent les images avec cinq montages différents. On a retourné beaucoup d'images, même celle de l'intro, avec ce cheval qui arrive. C'est vraiment de l'artisanat, c'est comme ça qu'on a travaillé. Porter une tenue de "poilu" de la Guerre de 14-18, j'ai adoré parce qu'il y a quelque chose de très puissant dans cette image. On est en adéquation complète avec le thème, on y croit."
Le rythme
"On fait trois concerts par semaine au maximum. Après, c'est trop, c'est de l'abattage. Jouer deux heures et demi sur scène, c'est beaucoup de pression, c'est fatigant. D'ailleurs, je suis fatigué. D'autant que 25 dates nous attendent. Mais on a terminé l'album en novembre 2008 et on a attendu un an avant d'être sur scène, on en avait très envie. Alors, il faut dormir, faire du sport, boire de l'eau, prendre des vitamines. Vous n'imaginez pas combien mon quotidien est banal... Mais je m'amuse beaucoup sur cette tournée, je pense que je n'avais jamais pris autant de plaisir".
http://www.laprovence.com/article/spectacles/nicola-sirkis-se-confie-a-ses-fans
Autour de Nicola Sirkis, de gauche à droite, Julien Mamari, Sabine Lelièvre, Eric Crouzet, Stéphanie Deque, Jean-Loup Thiant et Laure Gaillard. Tous ont pu converser avec le chanteur au cours d'un déjeuner à
Autour de Nicola Sirkis, de gauche à droite, Julien Mamari, Sabine Lelièvre, Eric Crouzet, Stéphanie Deque, Jean-Loup Thiant et Laure Gaillard. Tous ont pu converser avec le chanteur au cours d'un déjeuner à "La Provence". Un moment intense.
Photo Édouard Coulot
Deux heures d'échanges. Les six lecteurs qui ont participé, samedi au siège de La Provence, à un déjeuner avec Nicola Sirkis ont parlé de "moment intense", de "rencontre magique". Sélectionnés après un appel passé sur LaProvence.com, ils étaient six lecteurs de La Provence ou fidèles du site internet à goûter à cette aventure : Julien Mamari, 22 ans (Marseille), Sabine Lelièvre, 35 ans (venue de Stockholm en faisant un crochet par Embrun où vit sa mère!), Eric Crouzet, 27 ans (Marseille), Stéphanie Deque, 25 ans (Rennes), Jean-Loup Thiant, 50 ans (Marseille) et Laure Gaillard, 37 ans (Marseille). Tous étaient au concert de la veille, au Dôme à Marseille, quand Nicola et sa bande ont régné pendant près de 2h30 sur une foule de 8000 adeptes en extase.
Après un petit temps d'hésitation, les questions ont fusé et le déjeuner avec les lecteurs (une "première" pour Nicola) a gentiment glissé vers la "discussion informelle". Nicola Sirkis, agréable, (très beau), et détendu, n'a rien éludé.
Morceaux choisis de quelques-unes de ses réponses.
La première chanson
"C'était 'Dissidence politik'... Très vite, on a eu envie de mélanger les genres, s'amuser mais ne pas faire uniquement danser bêtement. Le groupe s'est formé en mai 81 et le premier concert a eu lieu en septembre. Ça se passait comme ça à l'époque..."
Les festivals 2010
"Pour après le Stade de France (NDLR le 26 juin 2010, concert qui affiche complet), les propositions arrivent. On va sûrement faire les Vieilles Charrues et une date dans le Sud Est, peut-être les arènes de Nîmes. On avait fait ça avec Placebo il y a neuf ans et c'était très intéressant. On songe aussi à rajouter des dates sur Paris. Il a été question à un moment de rajouter un Stade de France... Ce concert du 26 juin, on va tout faire pour qu'il soit exceptionnel, incroyable. Pour recevoir 80 000 personnes, il faut travailler parce que ce n'est pas un endroit pour un concert à la base. Mais quand on a fait Bercy la première fois, je ne pensais pas qu'on pouvait rendre le concert intime, que c'était impossible. Le Stade de France est un bel outil, il faut juste espérer qu'il ne pleuve pas... Il y aura deux scènes, on est en train de travailler sur la maquette en ce moment."
Le public
"Aller à un concert, je sais ce que c'est. Il faut attendre, ce n'est pas très confortable. Souvent je me dis 'le public paye pour me voir' et je trouve ça fou ! J'ai du respect pour ce public. D'ailleurs si j'ai voulu faire le Stade de France , c'est pour lui. Quand j'ai vu, pendant la tournée Alice & June, comment il s'était régénéré. Je me suis dit ce 'putain de public' mérite que le groupe passe dans un tel endroit."
Le groupe
"J'ai eu envie de continuer le groupe car je trouvais que c'était injuste ce qui s'était passé pour Indochine à la fin des années 80 et dans les années 90. Sur les tournées, bien sûr, on voit revenir les anciens fans mais ce n'est pas du tout dans un esprit "retour aux années 80 et RFM Party". On a souvent dit que j'écrivais toujours la même chanson mais de mon côté, j'ai toujours été surpris de voir que ce que j'écrivais à 20 ans, 30 ans, 40 ans, touchait les gens. Dans mes chansons, je parle plutôt des autres que de moi..."
La chanson "3e sexe"
"C'est une chanson qui est toujours d'actualité. Quand je l'ai écrite, je n'avais aucune prétention, c'était juste un texte sur la tolérance vis-à-vis de toutes les formes de différence. La maison de disques n'en voulait pas, on a insisté pour qu'elle soit sur l'album. Et depuis, il n'y a pas une semaine sans qu'un couple de lesbiennes ou de gays me remercient par rapport à cette chanson. On s'est toujours positionné, même si nous ne sommes pas homos, pour le mariage homo, en faveur de l'adoption pour les couples gays. Ce n'était pas mon but initial mais je suis content si cette chanson change les choses. Le rock change souvent les choses! Je pense qu'on évolue dans le bon sens. Il se passe des choses incroyables, il y a un an par exemple, un peuple suffisant comme les Américains élisait un Noir à la Maison Blanche."
Le Japon
"J'ai une grande attirance pour ce pays, j'y suis allé deux fois. J'y ai rencontré la dernière fois des filles incroyables qui font des mangas. Un album pourrait sortir au Japon... Mais je suis heureux de ne pas être connu là-bas, ça me donne la possibilité de m'y promener librement".
Impôts
"On a un gouvernement qui nous parle d'identité nationale et les trois quarts des amis de ce gouvernement sont des exilés fiscaux. Je suis extrêmement choqué par les artistes qui décident de vivre en Suisse. C'est voler l'argent des pauvres, de ceux qui, eux, payent leurs impôts"
La publicité
"La publicité, le sponsoring par des marques, on refuse tout. Pourtant, vu le prix des places (NDLR 35 euros maxi), ce serait utile pour financer des trucs. Au Stade de France, on est obligé de faire avec les pubs qui sont à l'intérieur du stade. Il y a aussi 3000 places sur lesquelles on n'a pas le contrôle. Mais on va tout faire pour en récupérer pour le public. Je voulais fonctionner avec un tarif unique mais ce n'est pas possible pour des questions techniques, il faut pouvoir canaliser les gens et gérer les espaces".
Le meteor tour
"Je suis content que le concept de ce concert marche bien: le fait de faire descendre cinq écrans donne l'impression au public de rentrer dans la scène. Techniquement, il y a des projecteurs partout qui diffusent les images avec cinq montages différents. On a retourné beaucoup d'images, même celle de l'intro, avec ce cheval qui arrive. C'est vraiment de l'artisanat, c'est comme ça qu'on a travaillé. Porter une tenue de "poilu" de la Guerre de 14-18, j'ai adoré parce qu'il y a quelque chose de très puissant dans cette image. On est en adéquation complète avec le thème, on y croit."
Le rythme
"On fait trois concerts par semaine au maximum. Après, c'est trop, c'est de l'abattage. Jouer deux heures et demi sur scène, c'est beaucoup de pression, c'est fatigant. D'ailleurs, je suis fatigué. D'autant que 25 dates nous attendent. Mais on a terminé l'album en novembre 2008 et on a attendu un an avant d'être sur scène, on en avait très envie. Alors, il faut dormir, faire du sport, boire de l'eau, prendre des vitamines. Vous n'imaginez pas combien mon quotidien est banal... Mais je m'amuse beaucoup sur cette tournée, je pense que je n'avais jamais pris autant de plaisir".
http://www.laprovence.com/article/spectacles/nicola-sirkis-se-confie-a-ses-fans