
CHRISTOPHE SIRKIS, 51 ans
Le frère aîné de Nicola Sirkis a vécu les débuts d'Indochine mais n'a jamais fait partie du groupe. Il travaille dans la production audiovisuelle.
Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Christophe Sirkis. Il y a des choses qui m'ont profondément choqué avant et après la mort de mon petit frère Stéphane.
Des choses immorales, égoïstes. Ce n'est pas bon de mentir aux gens, surtout à un public jeune. Au début des années 1990, j'ai découvert que Stéphane, alors guitariste d'Indochine, souffrait d'une terrible dépendance à l'héroïne et que mon autre frère, son jumeau Nicola, ne voulait pas s'en occuper. Stéphane s'était perdu dans cette spirale infernale de la notoriété et n'avait plus qu'un rôle de figurant dans le groupe, alors qu'il avait beaucoup participé au succès d'Indochine.
Ce type de comportement n'est-il pas courant dans un groupe de rock ?
Non. J'ai été amené par mon boulot à côtoyer David Bowie, Lou Reed ou Iggy Pop. Je n'ai pas eu l'impression que ça se passait comme ça. C'est vrai qu'il existe dans le public une fascination pour l'attitude sex, drugs and rock'n'roll. La drogue est aussi une solution pour tuer le trac. C'est finalement imbécile, malsain, dommageable et parfois dramatique. Stéphane était en péril, il avait besoin de l'aide de sa famille. Il y a eu alors une opposition de la part de Nicola.
N'est-il pas difficile de secourir un toxicomane contre son gré ?
Ce n'est pas une excuse pour ne rien faire. Je me refuse à dire que quelqu'un doit mourir parce qu'il a un comportement désespéré. J'aurais voulu que Nicola arrête Indochine et que nous payions tous ensemble à Stéphane une thérapie. Ça n'a pas été possible.
Accabler votre frère de graves reproches n'est-il pas un moyen de vous défausser de votre culpabilité ?
Je ne me sens pas coupable de sa mort, je me suis juste senti impuissant. Je me sens en revanche responsable de ne pas avoir tapé sur la table. Dans ce livre, j'essaie simplement d'apporter au lecteur le maximum d'informations pour qu'il se fasse une opinion. J'ai la mienne. Quelques semaines après la mort de Stéphane, en 1999, la tournée d'Indochine a démarré et son décès a beaucoup contribué à ce succès. Tout le monde était là, faisait la fête.
N'était-ce pas une façon de faire son deuil ?
Pour moi, non. J'ai plutôt ressenti de la part de Nicola comme un appel à la compassion du public.
Ne craignez-vous pas que votre livre soit interprété comme la revanche de quelqu'un resté dans l'ombre alors que son frère est dans la lumière ?
Tout le monde ne désire pas forcément l'argent et la notoriété. Je suis guitariste, je n'ai pas fait partie d'Indochine parce que j'avais deux ans de plus que mes frères et que nous n'aimions pas les mêmes musiques. Ça ne m'intéressait pas. J'ai connu ce milieu à travers mon travail pour la télévision. J'ai arrêté tout ça après le décès de Stéphane et je me suis retiré à la campagne. Je vois plus de lumière dans une maîtresse d'école qui fait son boulot que dans quelqu'un qui joue la star sur scène.
Ce livre est en librairie depuis hier alors qu'un nouvel album d'Indochine sort bientôt...
Nous vivons dans un monde de communication et je veux que les gens aient accès à ce livre, je ne peux pas me taire. Ce n'est pas un règlement de comptes, c'est ma version de l'histoire telle que je l'ai vécue.
Le frère aîné de Nicola Sirkis a vécu les débuts d'Indochine mais n'a jamais fait partie du groupe. Il travaille dans la production audiovisuelle.
Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Christophe Sirkis. Il y a des choses qui m'ont profondément choqué avant et après la mort de mon petit frère Stéphane.
Des choses immorales, égoïstes. Ce n'est pas bon de mentir aux gens, surtout à un public jeune. Au début des années 1990, j'ai découvert que Stéphane, alors guitariste d'Indochine, souffrait d'une terrible dépendance à l'héroïne et que mon autre frère, son jumeau Nicola, ne voulait pas s'en occuper. Stéphane s'était perdu dans cette spirale infernale de la notoriété et n'avait plus qu'un rôle de figurant dans le groupe, alors qu'il avait beaucoup participé au succès d'Indochine.
Ce type de comportement n'est-il pas courant dans un groupe de rock ?
Non. J'ai été amené par mon boulot à côtoyer David Bowie, Lou Reed ou Iggy Pop. Je n'ai pas eu l'impression que ça se passait comme ça. C'est vrai qu'il existe dans le public une fascination pour l'attitude sex, drugs and rock'n'roll. La drogue est aussi une solution pour tuer le trac. C'est finalement imbécile, malsain, dommageable et parfois dramatique. Stéphane était en péril, il avait besoin de l'aide de sa famille. Il y a eu alors une opposition de la part de Nicola.
N'est-il pas difficile de secourir un toxicomane contre son gré ?
Ce n'est pas une excuse pour ne rien faire. Je me refuse à dire que quelqu'un doit mourir parce qu'il a un comportement désespéré. J'aurais voulu que Nicola arrête Indochine et que nous payions tous ensemble à Stéphane une thérapie. Ça n'a pas été possible.
Accabler votre frère de graves reproches n'est-il pas un moyen de vous défausser de votre culpabilité ?
Je ne me sens pas coupable de sa mort, je me suis juste senti impuissant. Je me sens en revanche responsable de ne pas avoir tapé sur la table. Dans ce livre, j'essaie simplement d'apporter au lecteur le maximum d'informations pour qu'il se fasse une opinion. J'ai la mienne. Quelques semaines après la mort de Stéphane, en 1999, la tournée d'Indochine a démarré et son décès a beaucoup contribué à ce succès. Tout le monde était là, faisait la fête.
N'était-ce pas une façon de faire son deuil ?
Pour moi, non. J'ai plutôt ressenti de la part de Nicola comme un appel à la compassion du public.
Ne craignez-vous pas que votre livre soit interprété comme la revanche de quelqu'un resté dans l'ombre alors que son frère est dans la lumière ?
Tout le monde ne désire pas forcément l'argent et la notoriété. Je suis guitariste, je n'ai pas fait partie d'Indochine parce que j'avais deux ans de plus que mes frères et que nous n'aimions pas les mêmes musiques. Ça ne m'intéressait pas. J'ai connu ce milieu à travers mon travail pour la télévision. J'ai arrêté tout ça après le décès de Stéphane et je me suis retiré à la campagne. Je vois plus de lumière dans une maîtresse d'école qui fait son boulot que dans quelqu'un qui joue la star sur scène.
Ce livre est en librairie depuis hier alors qu'un nouvel album d'Indochine sort bientôt...
Nous vivons dans un monde de communication et je veux que les gens aient accès à ce livre, je ne peux pas me taire. Ce n'est pas un règlement de comptes, c'est ma version de l'histoire telle que je l'ai vécue.